Avant-propos : Dernière heure Parution de « la presse et l’invention littéraire »

Par Edgar Edin — La presse et l’invention littéraire

Québec, automne 2013 – J’ai assisté hier soir au lancement haut en couleur du sixième numéro de la revue Chameaux. L’événement fut un succès florissant ; et même le maire Serge Labimeau, malgré un incident impliquant un noyau d’olive et un lombago lancinant, prononça un fameux discours qui enflamma l’ensemble de l’assistance, soit les membres du comité, leur famille et les auteurs1.

Pour son sixième numéro, cette revue bien connue (et bien nommée) nous propose un dossier sur « la presse et l’invention littéraire ». Ceci n’est pas une mince affaire ; d’ailleurs le numéro a bien failli ne jamais voir le jour2. À cette troublante problématique d’ordre matériel s’en ajoute une qui touche à la nature même du dossier proposé. Essayons d’y voir clair, en proposant le bouquet des concepts qui parfumeront votre lecture. Je vous transcris pêle-mêle les notes de mon carnet :

1. « La presse » – Synonymes : feuilles de chou, canards, gazettes, quotidiens, tabloïds, magazines, hebdomadaires, illustrés. Principaux acteurs : journalistes, publicistes, feuilletonistes, éditeurs, directeurs, rédacteurs, éditorialistes, reporters, chroniqueurs. Éléments constitutifs : une, bas de page, annonces, titres, chapeaux, colonnes, signatures, illustrations, rubriques. S’intéresse à : société, politique, religion, justice, sciences, culture, faits divers. Parents : gazettes et canards. Dates importantes (France) : 1836 (fondation de La Presse d’Émile de Girardin, et entrée dans l’ère médiatique), 1863 (fondation du premier quotidien populaire à un sou, Le Petit Journal), 1881 (loi sur la liberté de presse). Cousins, enfants et petits-enfants : photographie, cinéma, radio, télévision, Internet.

2. « et l’invention littéraire » – a. La presse comme laboratoire de l’invention littéraire. Outils : carnets, bloc-notes, rotatives, sténographie, télégraphe. Modes d’existences : premier-Paris, chronique, dépêche, reportage, compte-rendu, interview, feuilleton, nouvelle à la main, écho. Diffusion : crieurs, camelots, poste, lieux publics. Emprunts littéraires : ironie, dialogue, fictionnalisation, récit, style, figures. Voir les textes de : Sabrina Giai-Duganera, Michel Brix, Marie-Astrid Charlier. b. La presse comme imaginaire de l’invention littéraire. Événements : crimes, catastrophes, explorations, crises, révoltes, guerres, fêtes. Attributs : mosaïque, hybridité, périodicité, collectivité, actualité, éphémérité, traduction. Voir les textes de : Méryl Marchetti, Guillaume McNeil Arteau, Tite Lattro et Émilie Turmel.

Chers lecteurs, ne désespérez pas, l’apparent désordre de mes notes sera vite rattrapé par la clarté, l’intérêt et la subtilité pleine d’esprit des articles que vous vous apprêtez à lire.

Les membres du comité de Chameaux tiennent à se servir de mon humble personne et de ma plume pour vous annoncer le thème du prochain numéro : « Écritures de l’intime au masculin ». Celui-ci sera dirigé par un nouveau membre du comité, que nous appellerons le jeune Lyonnais. Des rumeurs courent d’ailleurs au sujet d’un remaniement du comité. Restez à l’affût…

Notes de bas de page

  1. Je fis d’ailleurs la rencontre d’Ugo Gilbert Tremblay, qui arborait pour l’occasion un tatouage sur le bras gauche, contre toute attente !
  2. Pour tous les détails sur cette mystérieuse affaire, voir le précieux document rédigé par moi-même, en tant que collaborateur exceptionnel de Chameaux.